Wednesday 31 March 2021

LS #292

Dans SYLVIE ET BRUNO, la technique du passage du réel au rêve, et des corps à l'incorporel, est multipliée, complètement renouvelée, portée à sa perfection. (21)

LS #291

 L'événement est coextensif au devenir, et le devenir lui-même, coextensif au langage ; ... (18)

LS #290

Les Stoïciens ont découvert les effets de surface. Les simulacres cessent d'être ces rebelles souterrains, ils font valoir leurs effets (ce qu'on pourrait appeler "phantasmes", indépendamment de la terminologie stoïcienne). (17)

LS #289

Le terme le plus haut n'est donc pas Etre, mais Quelque chose, ALIQUID, en tant qu'il subsume l'être et le non-être, les existences et les insistances. (16)

LS #288

Pourtant quoi de plus intime, quoi de plus essentiel au corps que des événements comme grandir, rapetisser, être tranché? (14)

LS #287

Le pur devenir, l'illimité, est la matière du simulacre en tant qu'il esquive l'action de l'Idée, en tant qu'il conteste à la fois ET le modèle ET la copie. (10) 

LS #286

Et Dieu n'a pas d'autres sens que de fonder ce maniement du syllogisme disjonctif, puisqu'il nous est interdit de conclure de l'unité distributive que son Idée représente à l'unité collective ou singulière d'un être en soi qui serait représenté par l'Idée. (343)

LS #285

Là, la raison est maintenant forcée d'inventer des notions supra-conditionnantes, qu'on appellera Idées. (342)

LS #284

Klossowski insiste sur ceci : que Dieu est le seul garant de l'identité du moi, et de sa base substantielle, l'intégrité du corps. (341)

LS #283

 C'est la grande "pornographie", la revanche des esprits à la fois sur Dieu et sur les corps. (340)

LS #282

La mort et la duplicité, la mort et la multiplicité sont donc les vraies déterminations spirituelles, les vrais événements de l'esprit. (339)

LS #281

Le "langage pur--silence impur" désigne un certain rapport, où le langage réunit l'identité d'une personne et l'intégrité d'un corps dans un moi responsable, mais fait silence sur toutes les forces qui dissolvent ce moi. (338)

LS #280

Le corps est langage. Mais il peut céler la parole qu'il est, il peut la couvrir. Le corps peut souhaiter, et souhaite ordinairement le silence sur ses œuvres. (337)

LS #279

C'est dans le langage, au sein du langage, que l'esprit saisit le corps, les gestes du corps, comme l'objet d'une répétition fondamentale. (336)

LS #278

 Ni identité du Même ni équivalence du semblable, la répétition est dans l'intensité du Différent. (335)

LS #277

Si le langage IMITE les corps, ce n'est pas par l'onomatopée, mais par la flexion. Et si les corps imitent le langage, ce n'est pas par les organes, mais par les flexions. (332)

LS #276

LE SOUFFLEUR est précisément le récit d'un salut, d'une "guérison". Cette guérison, pourtant, doit moins aux soins de l'inquiétant docteur Ygdrasil qu'aux exercises de théâtre, à la répétition théâtrale. (333)

LS #275

 Le corps est langage parce qu'il est essentiellement "flexion". (331)

LS #274

 Tantôt la vue induit la parole, et tantôt la parole conduit la vue. (330)

LS #273

Toute l'œuvre de Klossowski tend vers un but unique : assurer la perte de l'identité personnelle, dissoudre le moi, c'est le splendide trophée que les personnages de Klossowski rapportent d'un voyage au bord de la folie. (329)

LS #272

 Posséder, c'est donc donner à posséder, et VOIR ce donné, le voir se multiplier dans le don. (328)

LS #271

Ce qu'il faut appeler pornologie supérieure. C'est sa manière à lui de dépasser la métaphysique : l'argumentation mimique et la pantomime syllogistique, le dilemme dans le corps et la disjonction dans le syllogisme. (327)

Tuesday 30 March 2021

LS #270

D'une autre manière, notre époque découvre la théologie. On n'a plus du tout besoin de croire en Dieu. Nous cherchons plutôt la "structure", c'est-à-dire la forme qui peut être remplie par les croyances, mais qui n'a nullement besoin de l'être pour être dite théologique. (326) 

LS #269

Lucrèce a fixé pour longtemps les implications du naturalisme : la positivité de la Nature, le Naturalisme comme philosophie de l'affirmation, le pluralisme lié à l'affirmation multiple, le sensualisme lié à la joie du divers, la critique pratique de toutes les mystifications. (324)

LS #268

Le Naturalisme fait de la pensée une affirmation, de la sensibilité une affirmation. (323)

LS #267

A qui demande : "à quoi sert la philosophie?", il faut répondre : qui d'autre a intérêt ne serait-ce-qu'à dresser l'image d'un homme libre, à dénoncer toutes les forces qui ont besoin du mythe et du trouble de l'âme pour asseoir leur puissance? (322)

LS #266

Et nous parlons d'un temps plus petit que le minimum de temps pensable, par rapport au clinamen comme détermination du mouvement de l'atome; ... (320)

LS #265

Le simulacre est donc insensible, seule est sensible l'IMAGE qui porte la qualité, et qui est faite de la succession très rapide, de la sommation de beaucoup de simulacres identiques. (318)

LS #264

Leur caractère essentiel, en effet, c'est la vitesse avec laquelle ils traversent l'espace. C'est pourquoi Epicure emploie pour le simulacre la même formule que pour l'atome (bien que ce ne soit pas dans le même sens) : il va "aussi vite que la pensée". (317)

LS #263

 La fin ou l'objet de la pratique est le plaisir. (315)

LS #262

 Le choc, en vérité, est aussi bien répulsif que combinatoire. (313)

LS #261

Les Stoïciens affirment une différence de nature entre les causes corporelles et leurs effets incorporels, si bien que les effets renvoient aux effets, et forment une CONJUGAISON, tandis que les causes renvoient aux causes et forment une UNITÉ. (312)

Monday 29 March 2021

LS #260

Le clinamen est la détermination originelle de la direction du mouvement de l'atome. Il est une sorte de CONATUS : une différentielle de la matière, et par là-même une différentielle de la pensée, conformément à la méthode d'exhaustion. (311) 

LS #259

En second lieu, la méthode épicurienne est une méthode de passage ou de transition : guidé par l'analogie, on passera du sensible au pensé et du pensé au sensible par transitions, PAULATIM, au fur et à mesure que le sensible se décompose et se compose. (310)

LS #258

Parce que les philosophes antinaturalistes n'ont pas voulu faire la part du vide, le vide à tout pris. Leur Etre, leur Un, leur Tout sont toujours artificiels et non naturels, toujours corruptibles, évaporés, poreux, friables ou cassants. (309) 

LS #257

L'éternel retour est donc le Même et le Semblable, mais en tant que simulés, produits par la simulation, par le fonctionnement du simulacre (volonté de puissance). (306)

LS #256

Il s'agit du faux comme puissance, PSEUDOS, au sens où Nietzsche dit : la plus haute puissance du faux. (303)

LS #255

Le simulacre n'est pas une copie dégradée, il recèle une puissance positive qui nie ET L'ORIGINAL ET LA COPIE, ET LE MODELE ET LA REPRODUCTION. (302)

LS #254

On se rappelle que Freud montrait déjà comment le fantasme résulte de deux séries au moins, l'une infantile et l'autre post-pubertaire. (301)

LS #253

Monocentrage des cercles ou convergence des séries, la philosophie ne quitte pas l'élément de la représentation quand elle part à la conquête de l'infini. Son ivresse est feinte. (300)

LS #252

La copie platonicienne, c'est le Semblable : le prétendant qui reçoit en second. (299)

LS #251

Bref, il y a dans le simulacre un devenir-fou, un devenir illimité comme celui du Philèbe où "le plus et le moins vont toujours de l'avant", un devenir toujours autre, un devenir subversif des profondeurs, habile à esquiver l'égal, la limite, le Même ou le Semblable : toujours plus et moins à la fois, mais jamais égal. (298)

LS #250

C'est en ce sens que Platon divise en deux le domaine des images-idoles : d'une part les COPIES-ICÔNES, d'autre part les SIMULACRES-PHANTASMES. (296)

LS #249

Le sophiste lui-même est l'être du simulacre, le satyre ou centaure, le Protée qui s'immisce et s'insinue partout. (295) 

LS #248

C'est le propre de la division de surmonter la dualité du mythe et de la dialectique, et de réunir en soi la puissance dialectique et la puissance mythique. (294)

LS #247

Le platonisme est l'ODYSSÉE philosophique ; la dialectique platonicienne n'est pas une dialectique de la contradiction ni de la contrariété, mais une dialectique de la rivalité (AMPHISBETESIS), une dialectique des rivaux ou des prétendants. (293)

LS #246

Distinguer la "chose" même et ses images, l'original et la copie, le modèle et le simulacre. Mais toutes ces expressions se valent-elles? (292)

Sunday 28 March 2021

LS #245

Ainsi, les valeurs d'humour se distinguent de celles de l'ironie : l'HUMOUR est l'art des surfaces, du rapport complexe entre les deux surfaces. (289)

LS #244

Ce quelque chose d'autre, c'est la révélation de l'univoque, l'avènement de l'Univocité, c'est-à-dire l'Evénement qui communique l'univocité de l'être au langage. (289) 

LS #243

Une équivoque telle qu'il ne peut plus y avoir d'autre équivoque "après" ; tel est le sens de la formule : IL Y A AUSSI LA SEXUALITÉ. (288)

LS #242

L'IRONIE apparaît chaque fois que le langage se déploie d'après des rapports d'éminence, d'équivocité, d'analogie. (287)

LS #241

Mais, ce qui compte ici, c'est l'organisation préalable, fondatrice ou poétique : ce jeu des surface où se déploie seulement un champ cosmique, impersonnel, pré-individuelle, cet exercise du non-sens et du sens, ce déploiement de séries qui précèdent les produits élaborés de la genèse STATIQUE. (286)

LS #240

Le retour du refoulé se fait suivant le mécanisme général de la régression : il y a régression dès qu'une dimension se rabat sur une autre. (285) 

LS #239

C'est ainsi que la hauteur, c'est-à-dire le surmoi dont nous avons vu la précocité de formation, refoule la profondeur où les pulsions sexuelles sont si étroitement liées avec les pulsions destructrices. (284)

LS #238

 Le sens est toujours double sens, et exclut qu'il y ait un bon sens de la relation. (46)

LS #237

Le problème propre de la perversion est bien attesté par le mécanisme essentiel qui lui correspond, celui de la VERLEUGNUNG. (283)

LS #236

Le phantasm se développe dans la mesure où la résonance induit un MOUVEMENT FORCÉ qui déborde et balaie les séries de base. (279)

Saturday 27 March 2021

LS #235

Si bien que la sexualité n'existe plus que comme allusion, vapeur ou poussière qui témoigne d'un chemin par lequel le langage est passé, mais qu'il ne cesse de secouer, d'effacer comme autant de souvenirs d'enfance extrêmement gênants. (282)

LS #234

Mais parler, au sens complet du mot, suppose le verbe et passe par le verbe, qui projette la bouche sur la surface métaphysique et la remplit des événements idéaux de cette surface : le verbe est la "représentation verbale" tout entière, et le plus haut pouvoir affirmatif de la disjonction (univocité pour ce qui diverge). (281) 

LS #233

Le mystère est bien dans ce saut, ce passage d'une surface à l'autre, et ce que devient la première, survolée par la seconde. De l'échiquier physique au diagramme logique. Ou bien de la surface sensible à la plaque ultra-sensible : ... (278)

LS #232

Le bruit de la profondeur était un infra-sens, un sous-sens, UNTERSINN ; la voix de la hauteur était un pré-sens. (272)

LS #231

De la position schizoïde de profondeur à la position dépressive de hauteur, on passait des bruits à la voix. Mais, avec la position sexuelle de surface, on passe de la voix à la parole. (271)

LS #230

C'est le verbe dans son univocité qui conjugue dévorer et penser, manger et penser, manger qu'il projette sur la surface métaphysique, et penser qu'il y dessine. (280)

LS #229

 ... c'est l'objet du roman comme œuvre d'art, et ce qui le distingue du roman familial. (277)

LS #228

Les cliniciens qui savent renouveler un tableau symptomatologique font une œuvre artiste ; inversement, les artistes sont des cliniciens, non pas de leur propre cas ni même d'un cas en général, mais des cliniciens de la civilisation. (277)

LS #227

Il y a toujours beaucoup d'art dans un groupement de symptômes, dans un TABLEAU où tel symptôme est dissocié d'un autre, rapproché d'un autre encore, et forme la nouvelle figure d'un trouble ou d'une maladie. (276)

LS #226

Au lieu que le chat de Chester soit la bonne voix pour Alice, c'est Alice la bonne voix pour ses chats réels, voix grondeuse, aimante et retirée. (275)

Friday 26 March 2021

LS #225

Précisément le chat de Chester joue ce rôle : il est le bon objet, le bon pénis, l'idole ou la voix des hauteurs. (274)

LS #224

Tout est aliment, excrément, simulacre, objet partiel interne, mélange vénéneux. (273)

LS #223

La parole n'est jamais égale à un langage. Elle attend encore le résultat. c'est-à-dire l'événement, qui rendra la formation effective. (272)

LS #222

Ce qu'il faut entendre ici par "lettre" ne suppose aucune maîtrise du langage, encore moins une possession de l'écriture : il s'agit d'une différence phonématique en rapport avec la différence d'intensité qui caractérise la zone érogène. (269)

LS #221

Si l'enfant arrive dans un langage préexistant qu'il ne peut pas encore comprendre, peut-être inversement saisit-il ce que nous ne savons plus saisir dans notre langage possédé : les rapports phonématique, les rapports différentiels de phonèmes. (268)

LS #220

Et certainement l'enfant arrive dans un langage qu'il ne peut pas saisir encore comme langage, mais seulement comme voix, rumeur familiale qui parle déjà de lui. (267)

LS #219

Le phantasm n'est pas autre chose, du moins à son point de commencement : la résonance interne entre les deux séries sexuelles indépendantes, en tant que cette résonance prépare le surgissement de l'événement et en annonce la compréhension. (267)

LS #218

En tout cas l'essentiel est dans la résonance des deux séries indépendantes, temporellement disjointes. (264)

LS #217

La forme sérielle sur les zones érogènes est donc également fondée sur une mathématique des points singuliers, ou sur une physique des quantités intensives. (262)

LS #216

C'est avec la sexualité, c'est-à-dire avec le dégagement des pulsions sexuelles, que commence la série parce que la forme sérielle est une organisation de surface. (261) 

LS #215

Seule la victoire du cerveau, si elle se produit, libère la bouche pour parler, la libère des aliments excrémentiels et des voix retirées, et la nourrit une fois de toutes les paroles possibles. (260)

LS #214

Aussi bien, c'est toute la surface sexuelle qui est intermédiaire entre la profondeur physique et la surface métaphysique. (258)

LS #213

Auparavant il n'y a que des simulacres, des idoles, des images, mais non pas des phantasmes comme représentations d'événements. (257)

LS #212

C'est pourquoi il est le lieu de l'éternel retour. Il ne cesse de mimer la naissance d'une pensée, de recommencer la désexualisation, la sublimation, la symbolisation prises sur le vif opérant cette naissance. (256)

LS #211

Et le couple de Klossowski, Roberte-Octave, a son correspondant d'une autre façon dans le couple de Lowry, et dans le couple ultime de Fitzgerald, la schizophrène et l'alcoolique. (255)

LS #210

 Rien n'est finalisé comme le fantasme, rien ne SE finalise autant. (253)

LS #209

Le phantasm est un phénomène de surface, bien plus un phénomène qui se forme à un certain moment dans le développement des surfaces. (252)

LS #208

C'est ainsi que l'Aiôn se peuple d'événements au niveau des singlularités réparties sur sa ligne infinitive. (251) 

LS #207

Ce qui rend possible, c'est la surface, et ce qui se passe à la surface : l'événement comme exprimé. L'exprimé rend possible l'expression. (217)

LS #206

C'est une ré-orientation de toute la pensée et de ce que signifie penser : IL N'Y A PLUS NI PROFONDEUR NI HAUTEUR. (155)

LS #205

Le phantasm est ainsi inséparable des coups de dés ou des cas fortuits qu'il met en scène. (249)

LS #204

Ni actifs ni passifs, ni internes ni externes, ni imaginaires ni réels, les fantasmes ont bien l'impassibilité et l'idéalité de l'événement. (246)

LS #203

Cette fêlure de la pensée, à la surface incorporelle, nous y reconnaissons la ligne pure de l'Aiôn ou l'instant de mort sous sa forme spéculative. (243) 

LS #202

Le célèbre mécanisme de "dénégation" (ce n'est pas ce que j'ai voulu...), avec toute son importance pour la formation de la PENSÉE, doit alors s'interpréter comme exprimant le passage d'une surface à l'autre. (242)

LS #201

Quand Freud remarque que l'homme normal n'est pas seulement plus immoral qu'il ne le croit, mais plus moral qu'il ne s'en doute, c'est vrai avant tout par rapport au complexe d'Œdipe. (239)

Thursday 25 March 2021

LS #200

La surface a une importance décisive dans le développement du moi ; Freud le montre bien, lorsqu'il dit que le système perception-conscience est localisé sur la membrane qui se forme à la surface de la boule protoplasmique. (237)

LS #199

Et la ligne tracée par le phallus risque de s'engouffrer dans la profonde SPALTUNG ; et l'inceste, de revenir à l'état d'une éventration qui serait aussi bien celle de la mère que de l'enfant, à un mélange cannibalique où le mangeur est aussi bien mangé. (236)

LS #198

Œdipe a conjuré la puissance infernale des profondeurs, il a conjuré la puissance céleste des hauteurs et revendique seulement un troisième empire, la surface, rien que la surface--d'où sa conviction de ne pas être fautif, et la certitude où il était d'avoir tout arrangé pour échapper à la prédiction. (234) 

LS #197

On doit donc considérer la libido doublement libérée comme une véritable ÉNERGIE SUPERFICIELLE. (232)

LS #196

C'est pourquoi ce qu'on peut appeler pulsions sexuelles se modèlent étroitement sur les pulsions de conservation, ne naissent qu'à leur occasion, substituant aux objets hors d'atteinte des objets partiels introjetés et projetés : il y a stricte complémentalité des publiions sexuelles et des simulacres. (231)

LS #195

Certes, les pulsions sexuelles ou libidinales étaient déjà au travail dans les profondeurs. Mais l'important est de savoir quel était l'état de leur mélange, d'une part avec les pulsions de conservation, d'autre part avec les pulsions de mort. (230)

LS #194

En fait, chaque zone est la formation dynamique d'un espace de surface autour d'une singularité constituée par l'orifice, et prolongeable dans toutes les directions jusqu'au voisinage d'une autre zone dépendant d'une autre singularité. Notre corps sexué est d'abord un habit d'Arlequin. (229)

LS #193

L'objet partiel d'un stade est mis en morceaux par les activités auxquelles il est soumis ; l'objet partiel d'une zone est plutôt séparé d'un ensemble par le territoire qu'il occupe et qui le limite. (228)

LS #192

C'est un faux problème car, ce qui est volé au schizophrène, ce n'est pas la voix, c'est au contraire, par la voix d'en haut, tout le système sonore PRÉVOCAL dont il avait su faire son "automate spirituel". (227)

LS #191

Et ce système schizoïde est inséparable de la terrible prédiction : parler sera taillé dans manger et dans chier, le langage sera taillé dans la merde, le langage et son univocité... (225)

LS #190

C'est pourquoi la position dépressive nous prépare à quelque chose qui n'est NI ACTION NI PASSION, mais l'impassible retirement. (224)

LS #189

Tel est le tourbillon ça-moi-surmoi, où chacun reçoit autant de coups qu'il en distribue, et qui détermine la position maniaque-dépressive. (222)

LS #188

Mélanie Klein montre elle-même que le clivage de l'objet en bon et mauvais dans l'introjection se double d'un morcellement auquel le bon objet ne résiste pas, puis qu'on n'est jamais sûr qu'il ne cache pas un mauvais morceau. (219) 

LS #187

L'équivocité est toujours celle des noms. Le Verbe est l'univocité du langage, sous la forme d'un infinitif non déterminé, sans personne, sans présent, sans diversité de voix. Ainsi la poésie même. (216)

LS #186

Ainsi toute l'organisation du langage présente les trois figures de la SURFACE métaphysique ou transcendantale, de la LIGNE incorporelle abstraite et du POINT décentré : les effets de surface ou événements ; à la surface, la ligne du sens immanente à l'événement ; sur la ligne, le point du non-sens, non-sens de surface coprésent au sens. (214)

LS #185

L'éternel retour n'est pas une théorie des qualités, et de leurs transformations circulaires, mais des événements pur et de leur condensation linéaire ou superficielle. (209) 

LS #184

Ainsi le centre idéal de convergence est par nature perpétuellement décentré, il ne sert plus qu'à affirmer la divergence. C'est pourquoi il a semblé qu'un chemin ésotérique, excentré, s'ouvrait à nous, tout à fait différent du chemin ordinaire. (204)

LS #183

L'incompossibilité doit être définie par la divergence de tells séries : si un autre Sextus que celui que nous connaissons est incompossible avec notre monde, c'est parce qu'il répondrait à une singularité dont la série divergerait avec les séries de notre monde obtenus autour de l'Adam, du Judas, du Christ, du Leibniz, etc. que nous connaissons. (201)

LS #182

Le premier théoricien des incompatibilités alogiques et par là le premier grand théoricien de l'événement, c'est Leibniz. (200)

LS #181

Là encore l'astrologie fut peut-être la première grande tentative pour établir une théorie de ces incompatibilités alogiques et de ces correspondances non causales. (200)

LS #180

Les événements ne sont pas comme les concepts : c'est leur contradiction supposée (manifestée dans le concept) qui résulte de leur incompatibilité, et non l'inverse. (199)

LS #179

Le paradoxe stoïcien, c'est d'affirmer le destin, mais de nier la nécessité. (198)

LS #178

C'est le présent de l'opération pure, et non de l'incorporation. Ce n'est pas le présent de la subversion ni celui de l'effectuation, mais de la contre-effectuation, qui empêche celui-là de renverser celui-ci, qui empêche celui-ci de se confondre avec celui-là, et qui vient redoubler la doublure. (197)

LS #177

Entre les deux présents de Chronos, celui de la subversion par le fond et celui de l'effectuation dans les formes, il y en a un troisième, il doit y en avoir un troisième appartenant à l'Aiôn. (196)

LS #176

Burroughs écrit sur ce point d'étranges pages qui témoignent de cette recherche de la grande Santé, notre manière à nous d'être pieux : "Songez que tout ce que l'on peut atteindre par des voies chimiques est accessible par d'autres chemins..." Mitraillage de la surface pour transmuer le poignardement des corps, ô psychédélie. (189)

LS #175

Les deux moments simultanés se composent étrangement : l'alcoolique ne vit rien à l'imparfait ou au futur, il n'a qu'un PASSÉ COMPOSÉ. Mais un passé composé très spécial. (185)

LS #174

Alors, toujours parler de la blessure DE Bousquet, de l'alcoolisme DE Fitzgerald et DE Lowry, de la folie DE Nietzsche et D'Artaud en restant sur le rivage? Devenir le professionnel de ces causeries? (184)

LS #173

S'il y a la fêlure à la surface, comment éviter que la vie profonde ne devienne entreprise de démolition, et ne le devienne "bien entendu"? (183)

Wednesday 24 March 2021

LS #172

Il y avait une fêlure silencieuse, imperceptible, à la surface, unique Evénement de surface comme suspendu sur soi-même, planant sur soi, survolant son propre champ. (181)

LS #171

"Toute vie est bien entendu un processus de démolition". (...) Toute l'œuvre de Fitzgerald est l'unique développement de cette proposition, et surtout de son "bien entendu". (180)

LS #170

Seul l'homme libre peut alors comprendre toutes les violences en une seule violence, tous les événements mortels EN UN SEUL ÉVÉNEMENT qui ne laisse plus de place à l'accident et qui dénonce ou destitute aussi bien la puissance du ressentiment dans l'individu que celle de l'oppression dans la société.

LS #169

Ou bien la morale n'a aucun sens, ou bien c'est cela qu'elle veut dire, elle n'a rien d'autre à dire : ne pas être indigne de ce qui nous arrive. (174)

LS #168

C'est ainsi que le sage stoïcien non seulement comprend et veut l'événement, mais LE REPRÉSENTE ET PAR LÀ LE SELECTIONNE, et qu'une éthique du mime prolonge nécessairement la logique du sens. (173)

LS #167

Telle est la volonté stoïcienne orientale, comme PRO-AIRESIS. Là le sage attend l'événement. (172)

LS #166

Là comme ailleurs, le fonctionnel se dépasse vers une topique et l'usage est dans le rapport de la représentation à quelque chose d'extra-représentatif, entité non représentée et seulement exprimée. (171)

Tuesday 23 March 2021

LS #165

Cette différence de nature entre l'expression et la représentation, nous l'avons partout rencontrée, chaque fois que nous marquions la spécificité du sens ou de l'événement, son irréductibilité au désigné comme au signifié, sa neutralitré par rapport au particulier comme au général, sa singularité impersonnelle et pré-individuelle. (170)

LS #164

Cicéron dit bien que le passage du temps est semblable au déroulement d'un câble (EXPLICATIO). Mais, justement, les événements n'existent pas sur la ligne droite du câble déroulé (Aiôn), de la même façon que les causes dans la circonférence du câble enroulé (Chronos). (169)

LS #163

En tout cas la situation de la morale est bien exposée, entre les deux pôles de la coquille logique superficielle et du jaune physique profond. (167)

LS #162

L'individu tenait le discours classique, la personne, le discours romantique. (165)

LS #161

La position de la personne comme classe illimitée, et pourtant à un seul membre (Je), telle est l'ironie romantique. (164)

LS #160

Mais, après la critique kantienne, apparaît une troisième figure de l'ironie : l'ironie romantique détermine celui qui parle comme la personne, et non plus comme l'individu. (163)

LS #159

L'important, c'est de faire vite : trouver tout de suite quelque chose à designer, à manger ou à casser, qui remplace la signification (l'Idée) qu'on vous conviait à chercher. (160)

LS #158

Non plus Dionysos au fond, ni Apollon là-haut, mais l'Hercule des surfaces, dans sa double lutte contre la profondeur et la hauteur : toute la pensée ré-orientée, nouvelle géographie. (157)

LS #157

Qu'on relise les plus beaux chapitres de Diogène Laërce, celui sur Diogène le Cynique, celui sur Chrysippe le Stoïcien. On y voit se développer un curieux système de provocations. (155)

LS #156

Et que c'est à eux que le mot de Nietzsche s'applique particulièrement : combien ces Grecs étaient profonds à force d'être superficiels! (154)

LS #155

Au coup d'aile platonicien, le coup de marteau présocratique. A la conversion platonicienne, la subversion présocratique. (153)

LS #154

 La hauteur est l'Orient proprement platonicien. (152)

LS #153

 Le sens, c'est ce qui se forme et se déploie à la surface. (151)

LS #152

 Mais à la physique des surfaces correspond nécessairement une surface métaphysique. (150)

LS #151

Le sens est neutre mais n'est jamais le double des propositions qui l'expriment, ni des états de choses auxquels il arrive et qui sont désignés par les propositions. (149)

Monday 22 March 2021

LS #150

Mais ce non-être n'est pas l'être du négatif, c'est l'être du problématique, qu'il faut écrire (non)-être ou ?-être. (148)

LS #149

En fait, ce sont les domaines de résolubilité qui sont relatifs au processus d'auto-détermination du problème. (147)

LS #148

Pourtant c'est tout le contraire. C'est par un processus propre que le problème se détermine à la fois dans l'espace et dans le temps, et, se déterminant, détermine les solutions dans lesquelles il persiste. (146)

LS #147

C'est pourquoi, au-delà de l'ordonnance tertiaire de la proposition et même de l'organisation secondaire du sens, nous pressentions un terrible ordre primaire où tout le langage involue. (145)

LS #146

Il y a donc, nous l'avons vu, une structure extrêmement complexe d'après laquelle chacun des trois rapports de la proposition logique en général est premier à son tour. Cette structure dans son ensemble forme l'ordonnance tertiaire du langage. (144)

Sunday 21 March 2021

LS #145

Les événements purs fondent le langage parce qu'ils l'attendent autant qu'ils nous attendent et n'ont d'existence pure, singulière, impersonnelle et préindividuelle que dans le langage qui les exprime. (194)

LS #144

La revanche du futur et du passé sur le présent, Chronos doit encore l'exprimer en termes de présent, les seuls termes qu'il comprend et qui l'affectent. C'est sa manière à lui de vouloir mourir. (192)

LS #143

Et dans les PÉNSÉES de Marc-Aurèle retentit souvent l'alternative : est-ce le bon mélange ou le mauvais? (191)

LS #142

Le présent, c'est le temps des mélanges ou des incorporations, c'est le processus de l'incorporation même. Tempérer, temporaliser, c'est mélanger. (190)

LS #141

 Le dieu vit comme présent ce qui est futur ou passé pour moi, qui vis sur des présents plus limités. (190)

LS #140

Chaque personne est seul membre de sa classe, et pourtant c'est une classe constituée par les mondes, possibilités et individus qui lui reviennent. (140)

LS #139

Elles sont définies par des prédicats, mais ces prédicats ne sont plus du tout les prédicats analytiques d'individus déterminés dans un monde et opérants la DÉSCRIPTION de ces individus. Au contraire, ce sont des prédicats DÉFINISSANT synthétiquement des personnes et leur ouvrant différents mondes et individualités comme autant de variables ou de possibilités... (139)

LS #138

Comment se fait cette opération, il faut toujours en revenir au théâtre de Leibniz--et non pas aux lourdes machineries de Husserl. (138)

LS #137

C'est pourquoi nous identifions à la limite le domaine des intuitions comme représentations immédiates, des prédicats analytiques d'existence, et des DESCRIPTIONS de mélanges ou d'agrégats. (137)

LS #136

Avoir une couleur n'est pas plus général qu'être vert, puisque c'est seulement cette couleur qu'est le vert, et ce vert qu'est cette nuance, qui se rapportent au sujet individuel. (136)

Saturday 20 March 2021

LS #135

Un individu est donc toujours dans un monde comme cercle de convergence et un monde ne peut être formé et pensé qu'autour d'individus qui l'occupent ou le remplissent. (133)

LS #134

Dans sa propre découverte, Nietzsche a entrevu comme dans un rêve le moyen de fouler la terre, de l'effleurer, de danser et de ramener à la surface ce qui restait des monstres du fond et des figures du ciel. (131)

LS #133

Mais, quitte à faire parler le fond informe ou l'abîme indifférencié, de toute sa voix d'ivresse et de colère, on ne sort pas de l'alternative imposée par la philosophie transcendantale aussi bien que par la métaphysique : hors de la personne et de l'individu, vous ne DISTINGUEREZ rien. (130)

LS #132

Il nous semble impossible de lui donner à la manière kantienne la forme personnelle d'un Je, d'une unité synthétique d'aperception, même si l'on confère à cette unité une portée universelle ; sur ce point les objections de Sartre sont décisives. (128)

LS #131

Bien plus, ce monde du sens avec ses événements-singularités présente une neutralité qui lui est essentielle. (127)

『狂狗集』書店POP集10(最終回)

 ブックファースト新宿

ブッ 物質と記憶をしばしば取り違え
ク 九条葱北上すやがて四条へ二条へ
ファ Far East Networkで英語を学んだ世代です
ス スイスは山岳しかし湖面はつねに水平
ト トーストは鉄板で片面焼くのが好みです
しん 新鮮な気持ちで自分の顔を剝く
じゅ 柔術だとだまして熊をマッサージ
く 九十九里を三往復くらいできそうな元気な子

Friday 19 March 2021

LS #130

Chaque événement est comme la mort, double et impersonnel en son double. (178)

LS #129

L'humour est inséparable d'une force sélective : dans ce qui arrive (accident) il sélectionne l'événement pur. Dans le manger il sélectionne le parler. (177)

LS #128

Le dieu est Chronos : le présent divin est le cercle tout entier, tandis que le passé et le futur sont des dimensions relatives à tel ou tel segment qui laisse le reste hors de lui. (176) 

LS #127

Ce n'est sûrement pas le jeu de l'homme de Pascal, ni du Dieu de Leibniz. Quelle tricherie dans le pari moralisateur de Pascal, quel mauvais coup dans la combinaison économique de Leibniz. (76)

LS #126

La question se développe dans des problèmes, et les problèmes s'enveloppent dans une question fondamentale. (72)

LS #125

Kant fut sans doute le premier à faire du problématique, non pas une incertitude passagère, mais l'objet propre de l'Idée, et par là aussi un horizon indispensable à tout ce qui arrive ou apparaît. (70)

LS #124

Les événements sont les seules idéalités ; et, renverser le platonisme, c'est d'abord destituer les essences pour y substituer les événements comme jets de singularités. (69)

LS #123

Les événements sont idéaux. Il arrive à Novalis de dire qu'il y a deux trains d'événements, les uns idéaux, les autres réels et imparfaits, par exemple le protestantisme idéal et le luthérianisme réel. Mais la distinction n'est pas entre deux sortes d'événements, elle est entre l'événement, par nature idéal, et son effectuation spatio-temporelle dans un état de choses. Entre l'ÉVÉNEMENT et l'ACCIDENT. (68)

LS #122

La singularité fait partie d'une autre dimension que celles de la désignation, de la manifestation ou de la signification. La singularité est essentiellement pré-individuelle, non personnelle, a-conceptuelle. (67)

LS #121

Cet élément n'appartient à aucune série, ou plutôt appartient à toutes deux à la fois, et ne cesse de circuler à travers elles. (66)

Thursday 18 March 2021

LS #120

 L'expression se fonde sur l'événement comme entité de l'exprimable ou de l'exprimé. (212)

LS #119

L'incomparable n'est pas entre deux événements, mais entre un événement et le monde ou l'individu qui en effectuent un autre comme divergent. (208)

LS #118

Plus rien ne subsiste que l'Evénement, l'Evénement seul, EVENTUM TANTUM pour tous les contraires, qui communique avec soi par sa propre distance, résonant à travers toutes ses disjonctions. (207)

LS #117

Ce centre décentré, c'est lui qui trace entre les séries et pour toutes les disjonctions l'impitoyable ligne droite de l'Aiôn, c'est-à-dire la distance, où s'alignent les dépouilles du moi, du monde et de Dieu : grand Cañon du monde, fêlure du moi, démembrement divin. (206)

LS #116

Mais, une fois de plus, tout change de nature en montant à la surface. (205)

『狂狗集』書店POP集9

 紀伊國屋書店新宿

き 奇怪なり冥王星より届きし画像
の 濃厚チーズで猟犬の追跡をかわした
く 杭打ち土盛りマオリの砦を再現す
に ニサといえばニース都会に都会を重ね描き
や 矢面に立ち亀とアルマジロで武装する
しん 心臓に悪いよ脅かさないでよ
じゅ 十戒をよく守れば海も二つに割れる
く 苦界浄土アントロポセンの撞着語法

『狂狗集』書店POP集8

 紀伊國屋書店梅田

き 帰省せよ宇宙の始源に帰還せよ

の Knock, knock ジョークを上手に言えるかな

く 熊の虹は五色あるいは二色かも

に ニジンスキーを呼び出して馬と走らせたいね

や 焼き芋でどんな時にもファイト一発

う 梅の酸ゆさがカフェインのように効いて目が覚めた

め 明解な世界を望むならやつらについていけよ

だ ダメだと百遍唱えてまた元気に立ち上がれ

 

Wednesday 17 March 2021

LS #115

L'extraordinaire notion de compossibilité se définit donc comme un CONTINUUM de singularités, la continuité ayant pour critère idéel la convergence des séries. (135)

LS #114

Jamais le fondement ne peut ressembler à ce qu'il fonde ; et, du fondement, il ne suffit pas de dire que c'est une autre histoire, c'est aussi une autre géographie, sans être un autre monde. (120)

LS #113

On le voit bien dans la théorie husserlienne de la DOXA, où les différents modes de croyance sont engendrés en fonction d'une URDOXA, laquelle agit comme une faculté de sens commun par rapport aux facultés spécifiées. (119)

LS #112

Au cœur de la logique du sens, on retrouve toujours ce problème, cette immaculée conception comme passage de la stérilité à la genèse. (118) 

LS #111

Chaque coup est lui-même une série, mais DANS UN TEMPS PLUS PETIT QUE LE MINIMUM de temps continu pensable ; à ce minimum sériel correspond une distribution de singularités. (75)

LS #110

Aussi le plus grand livre sur l'événement, plus grand à cet égard que Stendhal, Hugo et Tolstoï, c'est celui de Stephen Crane, THE RED BADGE OF COURAGE, où le héros se désigne lui-même anonymement "le jeune homme" ou "le jeune soldat". (123)

LS #109

 L'attribut n'est pas un être, et ne qualifie pas un être ; il est un extra-être. (33)

LS #108

Le Je n'est premier et suffisant dans l'ordre de la parole que pour autant qu'il enveloppe des significations qui doivent être développées pour elles-mêmes dans l'ordre de la langue. (29)

LS #107

Ce Je est bien premier, puisqu'il fait commencer la parole ; comme dit Alice, "si vous ne parliez que lorsqu'on vous parle, personne ne dirait jamais rien." (28)

LS #106

Pourquoi les mêmes exemples du stoïcisme continuent-ils à inspirer Lewis Carroll? L'arbre verdoie, le scalpel tranche, la bataille aura lieu ou n'aura pas lieu... (20)

Tuesday 16 March 2021

LS #105

Les animaux des profondeurs deviennent secondaires, font place à des FIGURES DE CARTES, sans épaisseur. On dirait que l'ancienne profondeur s'est étalée, est devenue largeur. (19)

LS #104

Le seul temps des corps et états de choses, c'est le présent. Car le présent vivant est l'étendue temporelle qui accompagne l'acte, qui exprime et mesure l'action de l'agent, la passion du patient. (13)

LS #103

Le paradoxe est d'abord ce qui détruit le bon sens comme sens unique, mis ensuite ce qui détruit le sens commun comme assignation d'identités fixes. (12)

LS #102

Il appartient à l'essence du devenir d'aller, de tirer dans les deux sens à la fois : Alice ne grandit pas sans rapetisser, et inversement. (9)

LS #101

Et par delà le plaisir actuel quelque chose d'autre, un jeu du sens et du non-sens, un chaos-cosmos. (7)

Monday 15 March 2021

LS #100

 La Nature n'est pas attributive, mais conjonctive : elle s'exprime dans "et", non pas dans "est". (308)

LS #99

 L'éternel retour en ce sens est le devenir-fou maîtrisé, monocentré, déterminé à copier l'éternel. (304)

LS #98

 Le simulacre est construit sur une disparité, sur une différence, il intériorise une dissimilitude. (297)

LS #97

 La copie est une image douée de ressemblance, le simulacre une image sans ressemblance. (297)

LS #96

 PENSER signifie donc aussi bien MANGER-PARLER, manger comme "résultat", parler comme "rendu possible". (280)

LS #95

 Bien plus, il semble qu'une évaluation de symptôme ne puisse se faire qu'à travers un ROMAN. (277)

LS #94

 Au-delà d'aimer ou haïr, aider ou battre, il y a "se dérober", "se retirer" dans la hauteur. (222)

LS #93

Comment l'événement rend-il le langage possible? Nous avons vu quelle était son essence, pur effet de surface, impassible incorporel. L'événement résulte des corps, de leurs mélanges, de leur actions et passions. Mais il diffère en nature de ce dont il résulte. (213)

Sunday 14 March 2021

LS #92

 Le tragique et l'ironie font place à une nouvelle valeur, l'humour. (166)

『コロナ時代の銀河』

 われわれの朗読劇『銀河鉄道の夜』のコロナ時代に対する回答は、結局2つのまったく異なったヴァージョンを生むことになりました。


1)奥多摩の旧・小河内小学校にて無観客上演した朗読劇を一発撮りし編集した映画『コロナ時代の銀河』(河合宏樹監督、川島寛人音響)。以下から無料配信中です。

https://www.youtube.com/watch?v=X_I1SCNECTc&t=254s


2)3月11日の夜、本屋B&Bにて無観客で行ったイベントとして上演された、全員着席したままの朗読劇『コロナ時代の銀河』。これは1週間限定でアーカイヴを有料視聴することができるようです。


2ヴァージョンをぜひ体験し、比べてみてください。

LS #91

La surface, le rideau, le tapis, le manteau, voilà où le Cynique et le Stoïcien s'installent et ce dont ils s'entourent. (158)

LS #90

La perte du nom propre est l'aventure qui se répète à travers toutes les aventures d'Alice. Car le nom propre ou singulier est garanti par la permanence d'un savoir. (11)

LS #89

On peut citer plusieurs manières très diverses dont se fait la jonction des deux processus : le suicide, la folie, l'usage des drogues ou de l'alcool. (182)

LS #88

Car cet effet-alcool, bien d'autres événements peuvent le donner à leur façon : la perte d'argent, la perte d'amour, la perte du pays natal, la perte du succès. (187)

LS #87

La "perversité", c'est le parcours des surfaces, et voilà que se révèle quelque chose de faussé dans ce parcours. (240)

LS #86

On n'a pas assez marqué la dualité du mot schizophrénique : le mot-passion qui éclate dans ses valeurs PHONÉTIQUES blessantes, le mot-action qui soude des valeurs TONIQUES inarticulées. (110)

LS #85

 Tout mot est physique, affecte immédiatement le corps. (107)

LS #84

Tout est corps et corporel. Tout est mélange de corps et dans le corps, emboîtement, pénétration. (106)

LS #83

De même, lorsque Antonin Artaud développe ses propres séries antinomiques, "être et obéir, vivre et exister, agir et penser, matière et âme, corps et esprit", il a lui-même l'impression d'une extraordinaire ressemblance avec Carroll. (105)

LS #82

 C'est l'aventure qui arrive dans la boutique de la brebis, ou l'histoire que raconte le mot ésotérique. (65)

LS #81

 Comme dit le héros de COSMOS, des signes signifiants, il y en a toujours trop. (63)

Saturday 13 March 2021

『狂狗集』書店POP集7 くまざわ書店下関店

 くまざわ書店下関

く クルヘクルヘと見知らぬ文字が鳴いている
ま まさか知らなかつたあの野宿者こそブッダです
ざ ざっくばらんにこの世のすべてはコレギウム
わ 和漢ラカンわからぬ詩法に蓮が咲く
し シンクロニシティあの雲に白い犬を見た
も 猛然と奪取でも競うのは苦手です
の 野の花に名ありノーマンズランドの栄光
せ 精霊の性的願望はジェンダーの止揚か超越
き 絹を生むきれいな白馬に乗つてゆかう

LS #80

 S'effectuer, c'est aussi être EXPRIMÉ. (134)

LS #79

L'exprimé n'existe pas hors de son expression. C'est pourquoi le sens ne peut pas être dit exister, mais seulement insister ou subsister. (33)

LS #78

Reste que cette dérive est double, et que, en rapport avec l'immanence de la quasi-cause, elle crée les chemins qu'elle trace et fait bifurquer. (116)

LS #77

Platon dit bien que l'instant est ATOPON, atopique.(195) 

LS #76

Le non-sens est à la fois ce qui n'a pas de sens, mais qui, comme tel, s'oppose à l'absence de sens en opérant la donation de sens. Et c'est ce qu'il faut entendre par NON-SENS. (89)

LS #75

C'est bien dans ce monde plat du sens-événement, ou de l'exprimable-attribut, que Lewis Carroll installe toute son œuvre. (34) 

LS #74

La différence essentielle n'est plus entre Chronos et Aiôn simplement, mais entre Aiôn des surfaces, et l'ensemble de Chronos et du devenir-fou des profondeurs. (193)

LS #73

L'angoisse et la culpabilité ne dérivent pas du désir œdipien d'inceste ; elles se sont formées bien avant, l'une avec l'agressivité schizoïde, l'autre avec la frustration dépressive. (234)

LS #72

C'est pourquoi, pour Lucrèce comme pour Spinoza plus tard, l'homme religieux a deux aspects : avidité et angoisse, cupidité et culpabilité, complexe étrange générateur de crimes. (316) 

LS #71

 La physique est le Naturalisme du point de vue spéculatif. (314)

Friday 12 March 2021

LS #70

Les simulacres ne sont pas perçus en eux-mêmes, mais seulement leur sommation dans un minimum de temps sensible (image). (321)

LS #69

C'est dire que le commencement est vraiment dans le vide, suspendu dans le vide. Il est WITH-OUT. (254)

LS #68

Cet élément, c'est le VERBE, et le verbe à l'infinitif. Le fantasme est inséparable du verbe infinitif, et témoigne par là de l'événement pur. (250)

LS #67

Comme science des événements purs, la psychanalyse est aussi un art des contre-effectuations, sublimations et symbolisations. (247)

LS #66

L'univocité de l'être signifie que l'être est Voix, qu'il se dit, et se dit en un seul et même "sens" de tout ce dont il se dit. (210) 

LS #65

Chaque individu serait comme un miroir pour la condensation des singularités, chaque monde une distance dans le miroir. Tel est le sens ultime de la contra-effectuation. (209)

LS #64

C'est pourquoi tout mélange peut être dit bon ou mauvais : bon dans l'ordre du tout, mais imparfait, mauvais et même exécrable dans l'ordre des rencontres partielles. (156)

LS #63

 Le non-sens ne donne plus le sens, il a tout mangé. (101)

LS #62

 Le sens est toujours un effet produit dans les séries par l'instance qui les parcourt. (99)

LS #61

Si la viscosité se faisait accélérante, elle arracherait les mobiles au repos, mais dans un sens imprévisible. Dans quel sens, dans quel sens? demande Alice. (95)